Des techniques de manipulations de masses se sont concrétisées lors de la dernière crise dite sanitaire pour nous amener par exemple à l'acceptation d'une vaccination généralisée ou à une surveillance électronique .
Dans un entretien, Lucien Cerise (1) nous propose un éclairage tout à fait original sur un aspect physiologique mis à profit dans l'ingénierie sociale dont le théoricien est Karl Popper, le mentor de George Soros.
Lucien Cerise nous décrit "Le rôle des neurones miroirs (*) qui nous permettent de nous identifier à autrui, du moins à nous identifier à ses émotions. Ce rôle a été mis à contribution pour nous faire adhérer aux discours officiels.
Les neurones miroirs ne distinguent pas le réel du virtuel. Nous pouvons nous identifier à des émotions sur un écran de cinéma par exemple (être submergé d'émotion lors de scènes émouvantes) . De la même façon les sportifs peuvent améliorer leur technique de jeu en regardant des matchs à la télévision.
C'est ce qui permet aux médias de nous enfermer dans une sorte d'hallucination collective , une forme d'hypnose, ce qu'appelle Lucien Cerise du "reality building" (construction de la réalité) en anglais ou du constructivisme en français.
La parole de l'hypnotiseur devient la réalité de l'hypnotisé. C'est le fonctionnement des médias : une parole politico-médiatique va devenir notre réalité.
Un autre aspect est la force du biopouvoir. Notion inventée par Michel Foucault et reprise par un philosophe italien Giorgio Agamben qui fut fort critique sur les politiques de confinements de masse, qui mêlaient les malades et les personnes non malades lors le la crise Covid.
Agamben pose la question qu'est ce qu'une vie humaine, une vie d'homme quand on abandonne tout pour préserver la vie biologique ? C'est en effet ce qui nous est arrivé durant le confinement, on a renoncé à tout, sous une pression intense, politique, médiatique et policière.
Surveiller et punir a été l'application de ce que Foucault nomme une surveillance panoptique.
Un régime de prisonnier: confinement, distanciation sociale et toutes les mesures dites non sanitaires ne présentant aucun crédit scientifique nous ont bien été imposés comme pain quotidien.(2)
On peut définir l’ingénierie sociale comme étant l’effort de modifier la réalité en vue d’avoir un impact sur les attitudes, les idées et le comportement des gens.
Façonner les opinions, canaliser, trier les informations en fonction d'un but orienté, imposer des concepts, voilà les manipulations courantes que nous subissons tous les jours.
"Pour naviguer dans la complexité de l'existence, nous nous tournons généralement vers certaines sources que nous jugeons dignes de confiance. Jadis, il y avait un noyau au sein de la société qui avait certaines normes acceptées et des normes qui devaient théoriquement être suivies. Une sorte d'ancrage rassurant. La vérité était indestructible, mais le câble qui nous reliait à elle et assurait son influence a été coupé. La société est à la dérive.
Il y a toujours eu des menteurs, des campagnes pour induire en erreur et de la propagande pour nous pousser à aimer ou à haïr.
Mais les manipulations, les mensonges ont vraiment éclaté au cours des quatre ou cinq dernières années. Nous étions déjà en difficulté, mais maintenant le discours public est brisé. Il s'est peut-être brisé lorsque des gouvernements élus pour représenter le peuple ont ouvertement utilisé la psychologie comportementale pour mentir à leurs électeurs à une échelle que nous n'avions jamais vue auparavant.
Ils se sont combinés pour faire faire à leurs citoyens des choses qu'ils ne feraient pas rationnellement : accepter l'interdiction des funérailles familiales, se couvrir le visage en public ou accepter les brutalités policières ainsi que l'isolement et l'abandon des personnes âgées.
Les médias, les professionnels de la santé, les hommes politiques et les célébrités ont tous participé à ce mensonge et à ses intentions. Pratiquement toutes nos grandes institutions. Et ces mensonges se poursuivent, s'amplifient et sont devenus la norme.
Ce matraquage sociétal et institutionnel lobotomise un partie de la population qui reste hypnotisée et enfermée dans une dystopie orwellienne. Il y a maintenant deux mondes avec chacun sa vérité qui se regardent en chien de faïence sans plus pouvoir se parler..
Une partie d'entre nous avons récolté les fruits du mensonge.
Les médias peuvent ouvertement nier ce qu'ils ont dit ou imprimé quelques années auparavant au sujet d'un nouveau candidat à la présidence ou de l'efficacité d'un vaccin obligatoire. Un parti politique tout entier peut changer de discours presque du jour au lendemain en adoptant des valeurs qu'il rejetait quelques mois avant. Des personnes rémunérées comme « vérificateurs de faits » déforment la réalité pour inventer de nouveaux faits et cacher la vérité, sans se soucier de la transparence de leur tromperie. De grands réseaux sociaux filtrent l'information et éliminent les vérités qui vont à l'encontre des déclarations d'organisations internationales. Le pouvoir a remplacé l'intégrité.
Au niveau international, des agences telles que l'ONU, la Banque mondiale, le G20 et l'Organisation Mondiale de la Santé nous pressent de renoncer à nos droits fondamentaux et de remettre nos destins à ces nouveaux maîtres en invoquant des menaces dont la fausseté peut être démontrée sans équivoque.
Ce qui est effrayant, ce ne sont pas les mensonges, qui sont un aspect normal de l'humanité, mais le désintérêt général pour la vérité. Les mensonges peuvent résister pendant un certain temps à la présence d'un peuple et d'institutions qui valorisent la vérité, mais ils finissent par échouer lorsqu'ils sont exposés.
Lorsque la vérité perd sa valeur, lorsqu'elle n'est même plus un vague guide pour la politique ou le journalisme, il ne peut y avoir de rétablissement. Nous vivons une époque incroyablement dangereuse, car les mensonges ne sont pas seulement tolérés, mais constituent désormais l'approche par défaut, au niveau national et international, et le quatrième pouvoir, les médias, qui devait/devrait faire la lumière sur ces mensonges, a embrassé l'obscurité. "(3)
Exemples concrets de manipulations de masses par "les mensonges qui préparent les guerres (4)
Le rôle des médias dans la guerre des Balkans (1991–1995) est aujourd’hui à considérer selon une distance historique relativement courte. La conscience publique concernant cette guerre se trouve encore entièrement sous l’effet du brouillard médiatique des années 1990.
«Les Serbes» et «Milosevic» sont toujours «les coupables». Jörg Becker et Mira Beham ont analysé en détail les mécanismes utilisés par certaines agences de relations publiques internationales généreusement rémunérées pour initier cette guerre en influençant de manière ciblée l’opinion publique à l’aide des médias. (cf. «Operation Balkan: Werbung für Krieg und Tod»).
En 1999, les «informations» sur la guerre du Kosovo de Jamie Shea, porte-parole de l’OTAN, ont été toutes colportées par nos médias sans aucun filtrage. A la télévision publique, il propageait quotidiennement de manière tapageuse cette guerre contraire au droit international. Cette guerre fut présentée aux citoyens comme un acte humanitaire. (Nda : Alors que les mêmes motivations qui ont animé la Russie en Ukraine , c'est à dire , protéger les minorités du Donbass bombardées depuis 2014 sont considérées médiatiquement comme une agression intolérable que le public doit rejeter )
Les guerres contre l’Irak (2003), la Libye (2011) et la Syrie, également en violation du droit international ont été présentées aux consommateurs des médias d’Europe occidentale de manière propagandiste et mensongère.
Soyons conscients qu’aujourd’hui aussi, on nous désinforme sur énormément de dossiers.
Il est donc important de bien cerner les techniques couramment utilisées.
Passons en revue quelques stratégies de manipulations:
1/ La stratégie de la diversion
La stratégie de la diversion consiste à détourner l'attention du public des problèmes importants et des mutations décidées par les élites politiques et économiques, grâce à un déluge continuel de distractions et d'informations insignifiantes. La stratégie de la diversion est également indispensable pour empêcher le public de s'intéresser aux connaissances essentielles. Garder l'attention du public distraite, loin des véritables problèmes sociaux, captivée par des sujets sans importance réelle. Garder le public occupé, sans aucun temps pour penser. (Extrait de "Armes silencieuses pour guerres tranquilles - Noam Chomsky")
2/ La stratégie du CHOC et de la SOLUTION
On crée d'abord un problème, une "situation" prévue pour susciter une certaine réaction du public, afin que celui-ci soit lui-même demandeur des mesures qu'on souhaite lui faire accepter.
Par exemple : laisser se développer la violence urbaine, ou organiser des attentats sanglants (attentats de Madrid, de Londres,...), afin que le public soit demandeur de lois sécurataires ou liberticides.
Ou encore : créer une crise économique pour faire accepter comme un mal nécessaire le recul des droits sociaux et le démantèlement des services publics (maints exemples décrits dans le livre "La Stratégie du Choc" - Naomie Klein).
3/ La stratégie de la dégradation progressive
Pour faire accepter une mesure inacceptable, il suffit de l'appliquer progressivement, en "dégradé", sur une durée de 10 ans. C'est de cette façon que des conditions socio-économiques radicalement nouvelles (néolibéralisme) ont été imposée durant les années 1980 à 1990.
Chômage massif, précarité, flexibilité, délocalisations, salaires n'assurant plus un revenu décent, autant de changements qui auraient provoqué une révolution s'ils avaient été appliqués brutalement.
4/ La stratégie du différé
Une autre façon de faire accepter une décision impopulaire est de la présenter comme "douloureuse mais nécessaire", en obtenant l'accord du public dans le présent pour une application dans le futur. Il est toujours plus facile d'accepter un sacrifice futur qu'un sacrifice immédiat. D'abord parce que l'effort n'est pas à fournir tout de suite. Ensuite parce que le public a toujours tendance à espérer naïvement que "tout ira mieux demain" et que le sacrifice demandé pourra être évité.
Enfin, cela laisse du temps au public pour s'habituer à l'idée du changement et l'accepter avec résignation lorque le moment sera venu.
5/ La stratégie de l'infantilisation
La plupart des publicités destinées au grand-public utilisent un discours, des arguments, des personnages, et un ton particulièrement infantilisants, souvent proche du débilitant, comme si le spectateur était un enfant en bas-age ou un handicapé mental. Plus on cherchera à tromper le spectateur, plus on adptera un ton infantilisant. Pourquoi ?
"Si on s'adresse à une personne comme si elle était âgées de 12 ans, alors, en raison de la suggestibilité, elle aura, avec une certaine probablité, une réponse ou une réaction aussi dénuée de sens critique que celles d'une personne de 12 ans." Extrait de "Armes silencieuses pour guerres tranquilles - Noam Chomsky)
6/ La stratégie de l'émotion
Faire appel à l'émotionnel est une technique classique pour court-circuiter l'analyse rationnelle, et donc le sens critique des individus. (voir première partie du texte plus haute : neurones miroirs).
De plus, l'utilisation du registre émotionnel permet d'ouvrir la porte d'accès à l'inconscient pour y implanter des idées, des désirs, des peurs, des pulsions, ou des comportements.
7/ La stratégie de l'ignorance
Faire en sorte que le public soit incapable de comprendre les technologies et les méthodes utilisées pour son contrôle et son esclavage. "La qualité de l'éducation donnée aux classes inférieures doit être la plus pauvre , de telle sorte que le fossé de l'ignorance qui isole les classes inférieures des classes supérieures soit et demeure incompréhensible par les classes inférieures". (Extrait de "Armes silencieuses pour guerres tranquilles" - Noam Chomsky)
8/ La stratégie de la médiocrité
Encourager le public à se complaire dans la médiocrité, en encourageant celui-ci à trouver "cool" le fait d'être bête, vulgaire, et inculte en érigeant au statu d'idoles et de modèles, les personnes les plus stupides possibles, au travers d'émissions de divertissement les plus aliénantes et débilitantes.
9/ La stratégie de la culpabilité
Faire croire à l'individu qu'il est seul responsable de son malheur, à cause de l'insuffisance de son intelligence, de ses capacités ou de ses efforts.
Ainsi, au lieu de se révolter contre le système économique, l'individu s'auto-dévalue et culpabilise, ce qui engendre un état dépressif dont l'un des effets es l'inhibition de l'action.
Et sans action, pas de contestation.
10/ La stratégie de la connaissance
Au cours des dernières décennies, les progrès fulgurants de la science ont creusé un fossé croissant entre les connaissances du public et celles détenues et utilisées par les élites dirigeantes.
Grâce à la biologie, la neurobiologie, la psychologie appliquée, le "système" est parvenu à une connaissance avancée de l'être humain, à la fois physiquement et psychologiquement. Le système en est arrivé à mieux connaître l'individu moyen que celui-ci ne se connaît lui-même. Cela signifie que dans la majorité des cas, le système détient un plus grand contrôle et un plus grand pouvoir sur les individus que les individus eux-mêmes.
(1) Lucien Cerise est diplômé de philosophie, lettres modernes et sciences du langage. Chercheur en ingénierie sociale, il est notamment l'auteur de Gouverner par le chaos.
(2) L’ingénierie sociale ou la manipulation des masses - Le Zoom - Lucien Cerise - TVL (3 juil 2020) https://www.youtube.com/watch?v=VfYtp-zlUFk
(3) inspiré de l'article https://expose-news.com/2024/08/03/lies-being-normalised-is-not-the-worst-of-it/
(4) Arrêt sur Info - De la censure au courant dominant Médias et manipulation de masse Par Robert Seidel https://arretsurinfo.ch/medias-et-manipulation-de-masse/